ACTU.FR : EXPÉRIMENTATION : UN DROÏDE DE LIVRAISON AUTONOME TESTÉ DANS LES RUES DE MONTPELLIER

Durant jours, la société de transport Services Ecusson Vert (SEV) a expérimenté dans les rues du centre-ville de Montpellier le TH05 Cargo, un droïde de livraison.

Si vous l’avez croisé, l’engin n’aura pas manqué d’attirer votre attention. Le TH05 Cargo de la société TwinswHeel a été testé par les livreurs de la société de transport Services Écusson Vert (SEV). Après les triporteurs et autres Goupil, le droïde pourrait s’ajouter dans un avenir proche aux nombreux véhicules permettant les livraisons du dernier kilomètre dans un centre-ville comme celui de Montpellier.

Jojo

« Allez, viens ! » Sandrine s’élance pour sa livraison avec, à quelques pas derrière elle, le TH05 Cargo. « C’est le truc aussi. Je suis amené à lui parler » s’amuse-t-elle. Durant deux jours, la jeune femme a troqué l’un des véhicules électriques habituellement utilisé par la société SEV pour ce droïde de livraison de colis autonome rebaptisé Jojo.

Se présentant sous la forme d’une boîte d’un mètre cube de volume posée sur quatre roues, il est silencieux, se déplace à 6 km/h, peut transporter jusqu’à 300 kg et possède une autonomie d’environ 4h. Sans oublier en façade, deux yeux et une bouche dessinés par des LED lui donnant un aspect sympathique.

Un droïde créé et fabriqué par la société TwinswHell installée à Cahors dans le Lot à qui l’on doit également ceux expérimentés par la Métropole de Montpellier depuis décembre 2019 dans le cadre de l’appel à projet de l’ADEME intitulé Expérimentation du Véhicule Routier Autonome

Enlever de la pénibilité

S’il pourrait être 100% autonome, le droïde suit Sandrine, et surtout son téléphone, à la trace. Pas question que l’engin se passe de présence humaine. « On est obligé d’être là pour livrer. Jojo, c’est uniquement pour le côté pratique. Cela ne remplacera jamais l’homme » assure Kaïs El-Kali, directeur opérationnel SEV, qui ne voit que des avantages au droïde : « Au lieu de pédaler sur un triporteur par exemple, il suffit de marcher et pour certaines ruelles du centre-ville cela peut être plus pratique. Il n’y a qu’à charger les colis, marcher et livrer ».

Et lorsque le droïde, qui peut passer des obstacles de 20 cm de hauteur, est en difficulté Sandrine peut alors prendre la main et le diriger avec une manette.

Tom Vea, cofondateur de Fraîchy, une plateforme permettant de faire ses courses en ligne chez des petits commerçants, désireux de favoriser l’usage de véhicules doux pour les livraisons, travaille déjà avec SEV. C’est logiquement qu’ils ont servi, avec d’autres clients, de pilote sur l’expérimentation. « Ce sont des colis alimentaires donc certaines de nos commandes peuvent aller jusqu’à 20-25 kilos », décrit-il, « Le métier de livreur est très contraignant pour de nombreuses raisons. En s’appuyant sur ce genre de véhicule ont peut vraiment faciliter la vie des transporteurs et enlever beaucoup de pénibilité aux livreurs ».

Une solution écologique

Pour l’heure, la législation ne permet pas encore à ces véhicules de circuler tout seul dans les rues. Ce n’est cependant la volonté de Christophe Caset-Carricaburu. Le PDG de SEV, à la tête d’une flotte d’une quinzaines de véhicules électriques, en testera prochainement d’autres : « On évolue dans notre métier de livreur. On parle beaucoup du dernier kilomètre mais on va peut-être arriver à des solutions du dernier mètre. Durant le confinement, la livraison au particulier à exploser. Il faut trouver des solutions très écologiques et je pense que cela en est une ».

Alors, à moins d’imaginer les commerçants mettre directement les commandes dans le droïde, les clients les récupérer et que tout se passe bien… la présence d’un humain sera toujours indispensable. « Aujourd’hui, c’est une perte de temps car mes livreurs parlent plus qu’ils ne livrent » plaisante Christophe Caset-Carricaburu, amusé par les réactions provoquées par Jojo.

« C’est super sympa, très ludique et novateur. Cela crée un lien social avec les passants, les commerçants et les clients que l’on va livrer » tire-t-il ainsi comme premières conclusions de l’expérimentation.

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