RENAULT, NISSAN, LA SNCF ET SIEMENS VONT TESTER LE ROBOT DE LOGISTIQUE TWINSWHEEL

La start-up lyonnaise TwinswHeel développe un robot semi-autonome capable de transporter des petites charges. Plusieurs industriels vont le tester dans les prochains mois.

Il n’y a pas que Nvidia ou Starship Technologies qui veulent créer des robots et véhicules autonomes capables de suivre des livreurs et facteurs durant leur tournée… voire de les remplacer à long terme pour le “dernier kilomètre”. La start-up lyonnaise TwinswHeel, avec des moyens plus modestes, veut aussi créer un droïde (comme le nomme l’entreprise) capable d’assister un humain dans une tournée de livraison. Mais avant de s’attaquer aux rues et aux trottoirs dans quelques années, ce droïde va faire ses premiers pas dans un environnement fermé, plus contrôlé. La jeune pousse expose un prototype au festival Autonomy 2017 jusqu’au 21 octobre à Paris.

AFFRONTER LES USINES AVANT LA JUNGLE URBAINE
Les premiers terrains d’exploration du TwinswHeel seront les entrepôts, usines et bureaux de grands industriels. La start-up va commencer à livrer ses premiers clients, Renault et la SNCF en France, Nissan en Californie et Siemens en Belgique, à partir de décembre. Le robot sur deux roues pourra assister des opérateurs dans le déplacement de petites charges sur quelques mètres : “déplacer une pièce d’un poste de production à un poste d’assemblage, par exemple”, explique Vincent Talon, co-fondateur, avec son frère jumeau, de TwinswHeel. “Le robot peut aussi être utilisé pour des tâches de picking dans un entrepôt, ou peut faire office de boîtes à outils sur roues, assistant un opérateur pour des opérations de maintenance. C’est de la logistique à la demande”. La jeune pousse prévoit plusieurs modèles de différentes tailles pouvant transporter de 40 à 120 kilos, pour un prix allant de 40 000 à 75 000 euros l’unité selon le degré de personnalisation.

DES MICRO VÉHICULES AUTONOMES
Cela peut paraître cher, mais c’est dix à vingt fois moins cher que les véhicules à guidage automatique (AGV) que l’on trouve déjà dans les usines. Les robots sont des versions miniatures des véhicules autonomes avec le même type de capteurs et de caméras : Lidar, caméras 3D, capteurs à infrarouge… Des composants dont le prix devrait baisser dans les prochaines années quand les volumes de production augmenteront, avec l’essor des systèmes autonomes. Le Français espère, à terme, pouvoir proposer ses robots à environ 25 000 euros pièce. Ce qui lui permettra d’être plus compétitif face à d’autres modes de transport pour la livraison urbaine du dernier kilomètre.

FORTE CONCURRENCE
Il reste des étapes techniques, réglementaires (et “psychologiques” pour le public, souligne Vincent Talon) avant d’y parvenir. La start-up, qui compte trois salariés en plus des deux fondateurs, va présenter une troisième version de son robot en janvier 2018 au CES de Las Vegas. Il sera capable de franchir des trottoirs jusqu’à 20 centimètres de haut pour mieux se mouvoir dans la jungle urbaine. D’ici là, TwinswHeel devrait mener une expérimentation avec La Poste, et imagine de nombreux débouchés pour son innovation : des chariots de supermarché capables de suivre le client dans un magasin, des robots transporteurs de sacs dans les aéroports, convoyeurs de médicaments dans les hôpitaux… Les possibilités semblent infinies mais la concurrence est vive. “On était très seul sur ce créneau il y a trois ans mais maintenant il se crée une start-up dans le domaine tous les quinze jours”, soupire Vincent Talon.
SYLVAIN ARNULF@SRNLF

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