USINE DIGITALE : TWINSWHEEL PRÉSENTE SON NOUVEAU ROBOT AUTONOME DESTINÉ AUX LIVRAISONS DE CENTRE-VILLE

TwinswHeel présente son nouveau robot autonome destiné aux livraisons de centre-ville

La start-up TwinswHeel, qui travaille avec Nissan, Renault, SNCF et Franprix, a mis au point un nouveau robot baptisé Pegasus Cargo, et dédié à la logistique en milieu urbain. Les précisions de Vincent Talon, cofondateur avec son frère Benjamin de la jeune pousse basée en Occitanie.

 

Après l’aide à la personne, l’aide à la logistique. C’est la mission de Pegasus Cargo, le dernier-né de la galaxie TwinswHeel. La start-up spécialiste des droïdes de logistique destinés à seconder les personnes dans le port de charges lourdes, présente à L’Usine Digitale son nouveau robot, baptisé Pegasus Cargo.

Partant du constat que les villes sont de plus en plus vertes et que les véhicules sont chassés des centres historiques, la start-up a mis au point un système permettant de répondre à la demande de livraison résultant des ventes e-commerce. “Moins de voitures implique aussi moins de camionnettes pour livrer les particuliers et les magasins qui doivent se réapprovisionner“, explique Vincent Talon, cofondateur de la jeune pousse avec son frère Benjamin. Si les villes mettent en place des ZFE (Zone Faible Emission) où il faut une vignette spécifique (comme Crit’air à Paris) pour y rentrer, seuls les véhicules vertueux et propres peuvent circuler.

Or “le besoin de livraison en ville avec l’e-commerce ne fait que croître avec un impact environnemental fort, poursuit Vincent Talon. 25 % des émissions de CO2 en ville sont causés par le transport de marchandise. Pour le Grand Lyon, cela représente 450 000 tonnes de CO2 par an“. Une problématique qui a un impact social important, avec une “difficulté énorme pour les transporteurs à trouver des livreurs, et un coût élevé, avec 20 à 30% du coût global d’une livraison juste pour le dernier kilomètre“, poursuit-il.

MODE SUIVEUR OU AUTONOME

Le Pegasus Cargo a donc été imaginé pour répondre à ces besoins, qui sont complémentaires des autres véhicules électriques et des vélo-cargos. “Nous voulons proposer aux villes un moyen innovant, écologique, et sûr pour leurs logistiques, et aux transporteurs un moyen abordable, fiable qui permet de pallier le manque de livreurs“, résume Vincent Talon.

Pegasus Cargo a été conçu pour assister les livreurs dans les centres villes. Il peut rouler, soit en mode suiveur, où le livreur n’a plus à porter les charges lourdes, soit en mode autonome. Il peut transporter une charge utile jusqu’à 300 kg et un volume de 1000 litres. Il est équipé de capteurs pour percevoir l’environnement : des Lidars, radars, des caméras 2D et 3D, des capteurs d’ultra-sons, d’une centrale inertielle d’un GPS. Il est doté d’un châssis, de 4 roues motrices, de 4 roues directrices et de 4 roues suspendues afin de monter de descendre les trottoirs sans se renverser.

Il est dédié soit aux livraisons en tournée avec plusieurs points de livraison, soit en livraison directe. Par exemple, le robot est utilisé par un livreur qui fait une tournée en ville pour livrer des produits secs, comme des colis, ou des produits frais à des particuliers. Il porte alors la marchandise en suivant le livreur. “Le livreur garde la partie la plus importante : le contact humain avec le client“, explique la start-up.

Dans le cas de réapprovisionnement, le robot agit depuis les hubs de logistique situés en périphérie des centres. Il roule alors de façon autonome entre ce hub et les différents magasins. “Cela permet un réapprovisionnement écologique en produits secs et frais en toute sécurité en palliant  le manque chronique de chauffeur-livreur“, poursuit Vincent Talon. La solution peut se révéler particulièrement pertinente pour les réseaux de commerces de proximité.

DES PREMIERS TESTS À MONTPELLIER

Uniquement destiné au marché BtoB, c’est-à-dire aux entreprises expertes de la logistique urbaine qui vont l’exploiter, Pegasus Cargo va d’abord être testé en mode autonome dans le centre-ville historique de Montpellier, dans le cadre de l’appel à projet EVRA et du consortium SAM qui oeuvre aux tests de véhicules autonomes en France. “Dans un premier temps, nous allons réaliser des tests techniques sur la sécurité, la performance et l’acceptabilité“, indique la société. Des expérimentations rendues possibles grâce aux financements de l’ADEME, de la Région Occitanie et des fonds européens.

La start-up, fondée par les frères Talon en 2014 et basée à Cahors, travaille avec Nissan, Renault, SNCF et récemment Franprix. Basée à Cahors en région Occitanie, elle emploie aujourd’hui 24 personnes. Elle espère la mise sur le marché de son nouveau droïde au printemps prochain. Le robot va être industrialiser en pré-série cet hiver, avec une monté en cadence pour atteindre une centaine de droïde par an.

AUDE CHARDENON

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